Une belle suite d’accords, c’est l’assurance d’une bonne chanson.
Comment s’y prendre pour trouver l’enchaînement (d’accords) qui assurera le déchaînement (des passions) ?
Nous allons voir ensemble comment accords majeurs et accords mineurs se conjuguent pour le plus grand bonheur des compositeurs.
Majeurs et mineurs : amis pour la vie !
Vous avez peut-être entendu parler des tonalités majeures et mineures relatives :
Un terme barbare pour un concept tout simple qui vous rendra de grands services !
En nous appuyant sur la « recette magique » que je vous révélais dans l’article éponyme, nous allons voir comment ces deux amis inséparables vont nous permettre de faire plein de chansons !
Créer un tube : la recette magique
Dans l’article intitulé
« Créer un TUBE : la recette magique », je vous ai donné une formule miracle pour composer de nombreuses chansons.
Il s’agit de la suite d’accords :
Do, Sol, Lam, Fa, que l’on retrouve dans de très nombreux tubes français et internationaux.
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, on voit que toutes les mélodies créées avec cette recette se jouent tout simplement sur la gamme de do :
do, ré, mi, fa , sol, la, si, do !
Pas de dièse ni de bémol !
Autrement dit, sur un clavier, on n’utilise que les touches blanches ! Sympa, non ?
La recette magique Version 2.0 !
En observant la liste des grands succès composés sur ce modèle, on remarque une chose :
– Certains d’entre eux commencent par le Do, donc « Do Sol Lam Fa »
– D’autres commencent par le Lam, donc : « Lam Fa Do Sol »
Comme si on avait coupé la séquence au milieu !
Ce sont les 4 mêmes accords, dans le même ordre, mais est-ce que c’est pareil ?
Techniquement OUI,
ce sont les mêmes accords !
Musicalement NON,
on entend bien que ça sonne différemment
Artistiquement, le résultat est le même :
ça fait des tubes !!!
Change de ton, s’il te plaît !
Alors, c’est la même chose ? Pas tout à fait !
Et pourtant on utilise exactement les mêmes notes. Alors ?
Dans le premier cas, nous sommes dans une tonalité de do majeur, plutôt lumineuse.
Dans le second, nous sommes en la mineur, avec un côté plus intimiste.
Et c’est là que c’est génial ! On va utiliser la même gamme, donc la gamme de do majeur (vous savez, les touches blanches du clavier) mais dans le premier cas, la gamme sera :
do, ré, mi, fa, sol, la, si, do, c’est-à-dire une gamme de do majeur.
Dans le deuxième cas, la gamme commencera deux touches plus bas, c’est-à-dire :
la, si, do, ré, mi, fa, sol, la, soit une gamme de la mineur.
Pour nous, compositeurs, c’est formidable : rien qu’avec les touches blanches du piano, nous pouvons pianoter en majeur ou en mineur !
A vous de jouer
Vous avez un clavier sous la main ? Essayez, vous allez voir : c’est génial !
Vous vous calez sur un accord de do (avec les accords automatiques, vous appuyez juste sur la touche « do »), et vous laissez vos doigts de la main droite courir au hasard sur les touches blanches.
Pas mal, non ?
Puis vous recommencez avec un accord de Lam (avec les accords automatiques, vous appuyez sur « la »). Laissez vos doigts courir… vous avez vu ? C’est à la fois pareil et différent ! Franchement il y a des jours où la vie vaut la peine d’être vécue !
Vous maîtrisez les modes majeur et mineur !
Ce sont les deux seuls dont vous avez besoin pour faire toutes les chansons possibles. Et désormais, vous les maîtrisez ! Pas seulement en Do (majeur) ou en La (mineur) ! Non ! Dans toutes les tonalités !
Comment cela ?
Pas besoin de se compliquer la vie : sur un clavier, le bouton « Transpose » est là pour ça !
Vous jouez de la guitare ou du ukulélé ? Votre transposition c’est le capodastre !
Pour aller plus loin
Dans toutes les suites de quatre accords, qu’on appelle des Anatoles (voir l’article consacré à ce sujet, lien en bas de page), on peut décaler le début de la séquence, comme nous venons de le faire ici : autrement dit, on garde la même suite d’accords, mais au lieu de commencer par le premier accord de la série, on commence par le second, ou le troisième, ou le quatrième.
Cela donne un autre éclairage, et c’est une source d’inspiration. Essayez, c’est super !
Faites une chanson qui a du caractère
Pour faire une chanson variée tout en conservant la même suite d’accords, vous pouvez :
Faire les couplets en mineur
Et le refrain en majeur.
Cela va créer un contraste, une sorte de clair-obscur sonore. C’est facile et cela aérera votre œuvre !
Par exemple :
Couplets en Lam : Lam Fa Do Sol
Refrain en Do : Do Sol Lam Fa
Il suffit de ne pas séparer le duo des amis pour la vie :
Do et Lam !
Avant de vous quitter
Je vous donne rendez-vous sur les articles suivants si vous voulez en savoir plus sur cette question :
Pour les quatre accords magiques, c’est ici.
Pour les anatoles, ça se passe là
D’ici-là, je vous invite à expérimenter, toujours en Do majeur / La mineur, tout ce que vous allez pouvoir faire avec la simple gamme de do.
Et n’oubliez pas : la simplicité est la meilleure amie de votre créativité !
Je vous souhaite de bonnes notes,
et Vive la Chanson !
J’adore l’idée que les accords majeurs et mineurs soient personnifiés des amis qui se complètent 💕. L’un joyeux et l’autre plus mélancolique, créant ensemble des mélodies. L’image du do majeur et du lam qui se tiennent la main va m’accompagner « pour la vie » 😋.
Merci Aurélie pour ce commentaire plein de poésie ! Tu tiens un joli thème de chanson !
Merci pour tes conseils Super-Denis ! <3
Violette je crois savoir que tu es guitariste : il ne te reste plus qu’à expérimenter tout cela et revenir avec une création !
Merci pour cet article, très frais et motivant. Je suis encore débutante mais cet article me permet d’y voir plus clair. Il y a donc des ingrédients clés pour un tube!
Eh oui, la chanson c’est un peu comme la cuisine : il y a des ingrédients et des recettes. Et les meilleurs petits plats ne sont souvent pas les plus compliqués !
Merci pour tes conseils je joue de la guitare électrique et je suis souvent sur des accords mineurs.
Merci Rebecca pour ton commentaire. Chacun son style, et comme dans beaucoup de domaines, il n’y a pas de vérité absolue. En terme de tonalité, il est fréquent que les compositeurs, un peu comme les peintres avec les couleurs, aient des « périodes », comme s’il leur fallait explorer à fond un domaine avant de passer à un autre.
Bonne continuation !
merci pour ces conseils, c’est étonnant de voir comment un élément complexe devient simple après des explications.
Merci Diane pour ce sympathique message ! Il n’y a plus qu’à mettre tout cela en application ! 😉