Dans la nuit du 15 au 16 avril 1994, le jeune Cornelius Nyungura, alias Corneille, assiste impuissant au massacre de toute sa famille.
Loin de se laisser sombrer, il en tirera, avec « Parce qu’on vient de loin » une magnifique leçon de vie et de résilience. Découvrons-la ensemble.
Les paroles de « Parce qu’on vient de loin »
COUPLET 1
Nous sommes nos propres pères
Si jeunes et pourtant si vieux, ça m’fait penser
Tu sais
Nous sommes nos propres mères
Si jeunes et si sérieux, mais ça va changer
(On passe le temps)
À faire des plans pour le lendemain
(Pendant que le beau temps)
Passe et nous laisse vides et incertains
(On perd trop de temps)
À suer, s’écorcher les mains
PRE-REFRAIN
À quoi ça sert si on n’est pas sûrs de voir demain
À rien
REFRAIN
Alors on vit chaque jour comme le dernier
Et vous feriez pareil si seulement vous saviez
Combien de fois la fin du monde nous a frôlés
Alors on vit chaque jour comme le dernier
Parce qu’on vient de loin
COUPLET 2
Quand les temps sont durs
On se dit « Pire que notre histoire n’existe pas »
Et quand l’hiver perdure
On se dit simplement que la chaleur nous reviendra
Et c’est facile comme ça
(Jour après jour)
On voit combien tout est éphémère
(Alors même en amour)
J’aimerai chaque reine
Comme si c’était la dernière
(L’air est trop lourd)
Quand on ne vit que sur des prières
PRE-REFRAIN
Moi je savoure chaque instant
Bien avant que s’éteigne la lumière
REFRAIN
Parce qu’on vient de loin, parce qu’on vient de loin
Parce qu’on vient de loin, parce qu’on vient de loin
PRE-REFRAIN
On voit combien tout est éphémère
Alors vivons pendant qu’on peut encore le faire
Mes chers
REFRAIN
REFRAIN
Parce qu’on vient de loin (ad lib.)
Carte d’identité de la chanson « parce qu’on vient de loin »
Paroles musique et interprétation : Corneille Nyungura
Date de sortie : 10 septembre 2002
L’histoire de « parce qu’on vient de loin »
Pour comprendre cette magnifique chanson, il faut en rappeler le contexte.
Il y a 30 ans, le 6 avril 1994, débutait avec l’assassinat du président rwandais et de son homologue burundais un génocide qui allait faire 800 000 morts au Rwanda.
Cent jours d’horreur qui ont détruit la vie de tout un peuple. Les Tutsis, bien sûr, mais également des Hutus. Je vous invite à en découvrir toute l’histoire ici.
Comme toujours, ce conflit global est composé de destins individuels. Celui de Corneille est l’un d’entre eux. Il commence dans la nuit du 15 au 16 avril 1994.
Nuit de cauchemar pour Corneille
Alors que le jeune Cornelius Nyungura, âgé de 17 ans, est dans la maison familiale, un groupe armé pénètre dans le domicile et assassine toute la famille. Sa mère, son père, ses deux frères, sa petite sœur sont massacré sous ses yeux.
C’est alors que survient un incident qui lui sauvera la vie : une coupure de courant qui lui permet de se cacher derrière le canapé sans être vu. Les tueurs ne le trouvent pas et repartent.
La longue marche de Corneille
Cornelius, qui n’a plus de famille, part se réfugier au Zaïre, à plusieurs jours de marche de là.
Puis il contacte des amis de ses parents en Allemagne. Ceux-ci qui vont lui proposer de le recueillir.
Le retour aux sources pour Corneille
Remontons en 1977, année de sa naissance.
Né d’un père Tutsi et d’une mère Hutu qui faisaient leurs études en Allemagne, Cornelius a vécu sa petite enfance dans ce pays.
La famille est revenue au Rwanda quand il avait 6 ans, son père devenant alors un des dirigeants du PSD, parti d’ouverture entre les ethnies.
C’est à ce moment-là que Cornelius commence à faire de la musique : écriture, composition, et groupe de RnB.
Hélas on connait la suite des évènements.
Après le traumatisme, la résilience
A 20 ans, Cornelius part poursuivre ses études au Canada, qui deviendra sa patrie d’adoption.
C’est là qu’il rencontre Gage et Gardy Fury avec qui il fonde O.N.E., un groupe Rn’B.
A partir de là, il fait sa place dans le milieu de la musique.
Et c’est en 2002 qu’il sort le magnifique album « Parce qu’on vient de loin ».
Le temps du succès pour Corneille
La réussite se construit de façon solide et durable : des collaborations avec Craig David et Sting, des chansons, des tournées et des albums, notamment pour aider l’Association Mondiale des Amis De l’Enfance, Africa Live, Fight Aids ou la Croix Rouge…
Mode d’emploi de la chanson
On a ici une chanson à la fois forte, simple et magnifiquement construite. C’est pourquoi l’analyse technique proprement dite sera assez brève.
Ce qui va nous intéresser sera davantage le processus psychologique mis en oeuvre lors de sa création.
Les paroles de « Parce qu’on vient de loin »
Connaissant le parcours de Corneille, les paroles deviennent limpides et nous ne les détaillerons pas.
Le résultat est ce texte magnifique tant dans le verbe que dans l’esprit : un véritable ode à la résilience, une leçon de vie à la fois profonde et légère.
Techniquement, ce texte illustre une des règles de base de la chanson : la concision. Ici, chaque mot prend sens.
Corneille ne parle jamais des faits eux-mêmes, mais il les frôle, les sous-entend, ce qui permet à chaque auditeur de projeter sa propre histoire et de transposer le propos pour se l’approprier.
Corneille se permet même un clin d’oeil :
« Moi je savoure chaque instant
Bien avant que s’éteigne la lumière »
La lumière qui s’éteint symbolise la mort bien sûr. Mais dans le cas présent, Corneille fait aussi référence à l’évènement qui lui a sauvé la vie : la coupure de courant.
Cette coupure de courant qui a préservé son existence, mais au prix de la perte de tout ce qui en faisait la substance. Il parle donc à la fois de sa vie biologique, mais aussi de « sa vie » d’avant ce traumatisme majeur.
La musique de « Parce qu’on vient de loin »
Corneille sait faire du RnB, et ça s’entend : l’accompagnement est dépouillé, presque heurté, et c’est la voix qui constitue le liant. Des syncopes qui nous prennent à contrepied, une batterie qui tient sobrement le beat, tout y est ! Un véritable cas d’école.
L’ensemble est constitué de ruptures et de relances, qui maintiennent la tension… et l’attention !
Avec bien sûr ce « Palap Pap’ Paaa » qu’on reprend en choeur !
La construction est classique : une alternance couplet / refrain, avec un pont aux 2/3 de la chanson.
On observe l’utilisation d’un pré-refrain qui a comme son nom l’indique annonce l’arrivée du refrain, ce qui permet de le lancer efficacement.
Côté orchestration, c’est simple et efficace : la première minute de la chanson est soutenue par une simple guitare. Il faut attendre le refrain pour que l’orchestration démarre.
Et là, c’est parti ! On est embarqué jusqu’à la fin !
Bref, du classique, parfaitement maîtrisé… et très beau !
À noter :
Le refrain emploie une technique particulière :
un dialogue entre les chœurs et le soliste.
Ceci renforce l’aspect introspectif du propos, comme si Corneille était en conversation avec des voix intérieures.
Si vous pratiquez ce jeu de questions-réponses dans vos chansons, il est important d’utiliser des rimes croisées comme le fait Corneille :
Les chœurs riment avec les chœurs,
Le soliste rime avec le soliste.
L’écriture comme thérapie
L’écriture comme thérapie pour Corneille
Corneille le répète souvent : c’est l’écriture qui l’a sauvé.
L’écriture, et non pas seulement la parole.
En effet, l’écriture a ceci de plus que la parole qu’elle permet d’exprimer l’indicible.
Corneille développe cette idée dans l’interview qui suit.
Corneille se livre davantage encore dans un très beau livre « Là où le soleil disparait » qui retrace son histoire.
En voici un court extrait.
Il y instaure notamment un dialogue avec son père décédé.
Un peu comme les « voix intérieures » évoquées plus haut.
Vous pouvez facilement trouver cet ouvrage neuf ou en occasion (à partir de 5 €uros sur Le Bon Coin).
L’écriture comme thérapie pour tous
Par bonheur, nous n’avons pas tous subi les drames qu’a connus Corneille. Mais nous avons tous vécu des traumas. L’écriture de chansons est une façon de s’en libérer… et de créer ! Le bénéfice est double.
Je vous invite à ce sujet à visiter le blog Psycho-Plume de Olivia Quetier.
Psychologue et écrivaine, Olivia Quetier est une spécialiste de l’écriture thérapeutique. Elle a organisé l’événement “Histoires de résilience”, où elle invite divers blogueurs (dont votre serviteur) à partager des expériences et leçons de vie.
L’idée : inspirer et soutenir ceux qui font face à des épreuves de vie ou qui simplement souhaitent prendre soin de leur santé mentale.
Son site est une mine d’or pour les créateurs que nous sommes, car les pistes qu’elle propose sont très souvent transposables à la chanson.
Je vous conseille notamment son article sur les Haïkus.
Pourquoi Corneille s’appelle-t-il Corneille ?
Comme dit Jacques Prévert : « Pourquoi pas libellule ou papillon? »
Pas question de terminer cet article sans répondre à cette question essentielle !
Et bien, oui ! Il y a une raison… ou plutôt 3 raisons !
C’est son vrai prénom
Ou presque puisqu’il se prénomme Cornelius !
C’est une bonne raison, me direz-vous !
Mais ce n’est pas la seule !
En référence à Pierre Corneille
Pierre Corneille, dit « Le grand Corneille » dramaturge et poète du XXVIIe siècle, auteur notamment du « Cid » que tout le monde connait. Corneille (Cornélius), lui-même poète, se réfère au maître.
En référence à la corneille
Bien sûr, cet oiseau noir et intelligent… qui chante !
Tout comme Corneille !
Ce que l’on sait moins, c’est que la corneille est également la victime de campagnes d’élimination dans certains pays, alors même qu’elle est en voie de disparition dans d’autres.
Encore un symbole fort.
A vous de jouer
Je vous propose de faire à votre tour -une fois n’est pas coutume- un petit travail d’introspection.
Chacun de nous porte en lui une douleur, un regret, une nostalgie, ou même une simple difficulté, un mal-être qui revient le hanter.
Je vous propose de vous servir de cette base pour libérer votre parole… et votre créativité !
De nombreuses « premières chansons » trouvent d’ailleurs leur origine dans cette démarche personnelle… cela permet souvent aux auteurs d’exprimer, et même de dépasser un traumatisme… sans pour autant divulguer de secret à l’auditoire.
Votre mission :
Tirer un message positif d’une situation difficile.
Pour cela, je vous propose de rédiger un distique (un mini texte de 2 vers) qui fait écho à une situation personnelle sans pour autant l’exposer.
Et de nous le proposer en commentaire si vous le souhaitez.
Pour aller plus loin
Je vous invite à vous rendre sur le blog de Olivia Quetier dont je vous parlais plus haut (non, non, pas de copinage : son blog est vraiment génial). Vous y trouverez des techniques d’écriture thérapeutique applicables à la chanson, et vous verrez que les intitulés mêmes de ses articles sont souvent une source d’inspiration pour l’écriture de chanson.
Heu… dites ! Vous revenez ici, après, quand même, hein ?
Soyez résilient, et
Vive la chanson !
J’adore …. Merci pour ce partage sur Corneille et sa chanson inspirante ‘Parce qu’on vient de loin’. C’est un bel exemple de résilience et de force intérieure, qui résonne profondément.
Cela montre à quel point la musique peut être puissante et thérapeutique.
Merci pour ton commentaire. C’est vrai que les thèmes « résilients » sont un grand classique en chanson : il parlent autant ceux qui les écrivent que ceux qui les écoutent.
Merci pour ce véritable portrait de Corneille, c’est super intéressant ! et je vais y réfléchir pour le distique… 😎
Merci pour ton commentaire… en attendant ta création ! 😉
La partie sur l’écriture comme thérapie m’a particulièrement touché. J’ai souvent trouvé du réconfort dans l’écriture sans vraiment comprendre pourquoi. Merci pour cet article ! 🙂
Je suis comme toi : le blog de Olivia Quetier m’a vraiment fait aborder l’écriture sous un angle nouveau, tout comme l’approche de Corneille lorsqu’il nous dit qu’il ne « parle » que très peu de son histoire, mais qu’il est capable de l’écrire.
Je suis touché par cet article, car je connais des Rwandais qui ont vécu ce génocide. Merci de nous avoir plongés dans l’histoire de cette chanson et de celle de Corneille.
Merci Laetitia pour ton témoignage. Il est difficile de comprendre comment les Rwandais rescapés ont pu survivre psychologiquement à une telle épreuve… et pourtant !
Merci pour ce bel article très touchant sur le vécu de Corneille. J ai eu une période où j ai écouté en boucle sa musique « Parce qu’on vient de loin ».
Pour une coiffeuse, c’est normal d’écouter en « boucle » ! 👩🦱 😉
Comme toi, j’ai fait tourner en boucle ce CD qui m’a vraiment marqué à l’époque de sa sortie ! Et 22 ans plus tard, la grâce est toujours intacte !
Merci pour ce bel article qui me permet de réécouter cette merveilleuse chanson sous un autre angle. L’histoire de Corneille est touchante et émouvante. Un exemple fort de résilience.
Merci Jeanne pour ton commentaire. Certains pensent qu’on peut changer le monde avec des chansons. Si c’est le cas, celle-ci est sans doute une de celles qui font le plus de bien.
J’ai adoré tout de suite cette chanson et son message de résilience si profond et authentique. Il vient de trés loin ! Son histoire est extrêmement touchante et son texte fait beaucoup réfléchir ! Merci pour le partage
Merci Caroline. Cette chanson est effectivement une très belle façon de sublimer ces évènements tragiques.
Génial ! Merci pour cet article très complet sur Corneille, que je ne connaissais pas vraiment.
Une histoire riche en symboles, et malheureusement toujours d’actualité…
Un très bel exemple de résilience
Merci Anick ! C’est vrai qu’hélas l’histoire est souvent un recommencement. La chanson, même quand elle semble légère, peut aider à surmonter bien des obstacles !
Voilà mon message positif 😉
Loin dans les étoiles, le temps s’efface.
Dans leur éclat, mon cœur trouve sa place.
Merci pour l’article triste et intéressant.
Merci Adriana pour ce magnifique message ! Je suis un amoureux du Grand Nord, là où le temps s’arrête, et ton distique me touche particulièrement !
Quel bel article, merci de ta participation à mon carnaval d’article sur des histoires de résilience à paraître début mai sur mon blog Psycho-Plume.
Quel bel exemple de résilience que celle de Corneille. Merci de nous avoir permis de retrouver ce texte si puissant.
Merci Olivia ! Je suis ravi de participer à ton « carnaval d’articles » sur la résilience et j’ai hâte de découvrir les articles des blogueurs qui y participeront !
Je me retrouve souvent dans les thèmes que tu traites, et qui sont souvent transposables à la forme particulière d’écriture qu’est la chanson.
Merci Denis pour ce magnifique article sur la » résilience » de Corneille qui l’a révélé au monde par son talent de chanteur. Un vrai messager de nos capacités humaines. Nous avons tous cette possibilité en nous, quelques fois elle semble bien enfouie. Superbe référence et superbe article. Un peu prise de court pour le distique. : » Par un coup de téléphone tu perds l’équilibre, après quelques années ton talent réveillé »
Ça marche ? Au plaisir.
Merci Claire pour ce retour très complet qui faut chaud au coeur. Et bravo pour ton distique vraiment touchant ! Ce n’est pas si simple de se mettre en danger comme tu l’as fait !
Ce que tu dis est tellement juste ! Les paroles sont pleines de poésie et de douleur emprunte d’une dignité si incroyable que cette chanson continue de me toucher profondément. Je me suis moi même écrit le fil de cette chanson. Plus de 20 ans déjà ! Indémodable, un classique. Merci pour ce partage !
Je suis comme toi : cette chanson me touche comme au premier jour. Je n’ai pas parlé d’une chose incroyable chez Corneille : son sourire magnifique ! C’est la plus belle réponse lorsque la vie vous malmène !
J’aime beaucoup cette chanson, je connaissais l’histoire de Corneille mais ton article me la fait découvrir sous une autre facette. J’ai été touchée par ton analyse délicate de la composition de la chanson, j’ai eu l’impression d’avoir été embarquée dans la tête de Corneille 😉 Merci de me l’avoir fait découvrir à nouveau.
Merci Kuniko pour ton retour. Ce qui me frappe dans cette chanson, c’est sa simplicité absolue, alors que le sujet semble être insurmontable. C’est un beau symbole !
J’ai découvert cette chanson grâce à toi. La mélodie pourtant me parle.
Ton analyse et ses paroles sont source pour moi aussi de résilience. Je me suis plus apte à regarder en face l’horreur de ce génocide et à l’intégrer dans l’histoire de notre monde.
Pour mon distique :
» Prend en main tes espoirs,
Maintenant c’est ton histoire »
Merci la Rousse pour ton magnifique distique ! J’aurais dû le lire plus tôt !
Merci pour cet article très complet et tellement émouvant ! Je connaissais cette chanson mais je ne l’écouterai plus jamais de la même façon…
Merci Magdalena ! Tu as raison : on s’aperçoit souvent après coup qu’une chanson que l’on connait bien trouve sa source dans une histoire, qu’elle soit profonde, loufoque,ou totalement anecdotique ! Dans tous les cas, cela apporte un éclairage nouveau.
Ton article me projette quelques années en arrière. J’ai une amie rwandaise qui a, elle aussi, perdu toute sa famille de la même façon. J’aime beaucoup Corneille. Merci de nous avoir partagé son histoire.
Il m’est difficile d’écouter cette chanson sans être submergé par l’émotion. Les mots les plus simples sont souvent ceux qui nous touchent le plus. Je pense souvent à celles et ceux qui, comme ton amie, ont perdu leurs proches dans ce déferlement de haine absurde.
Je trouve cette chanson très belle. J’aimais beaucoup et quand j’en ai découvert le sens (ou du moins l’histoire de Corneille), les paroles sont devenues plus fortes. C’est dur de traduire en chanson un tel traumatisme mais ça permet d’extérioriser !
Merci Pauline pour ton commentaire. Tu as raison ! Et au delà de l’extériorisation, Corneille en tire même une leçon de vie universelle !
Merci beaucoup de me faire redécouvrir cette chanson. Je comprends mieux la psychologie derrière son texte 🙂
Merci Sarah pour ce retour ! Ce qui est formidable avec cette chanson, c’est qu’elle ne nécessite pas de connaitre l’histoire de son auteur. Evidemment, plus on la découvre, et plus le propos prend de la force.