Faire de la chanson, ce n’est pas juste écrire et composer : c’est aussi présenter ses oeuvres à un public !
Seulement voilà : au moment de passer à l’action, vous vous apercevez que ce n’est pas si simple : on n’est jamais prêt, les textes ne sont pas finis, on n’arrive pas à « passer » un passage technique à la guitare, on n’arrive pas à tout mémoriser…
Bref on se dit qu’on n’est pas encore prêt.
Et le temps passe comme ça, et malgré votre talent, rien de concret ne s’est vraiment passé.

Eh bien ça, c’était avant !
Parce que je vais vous dévoiler MON secret : celui qui a mis fin à des années d’atermoiements et de faux prétextes !
Quand vous aurez fini de lire cet article, vous pourrez comme moi jouer sur scène où vous voulez, quand vous voulez, si vous voulez !
Je vous dis tout ici !
Les recettes qui ne marchent PAS
On ne va pas se mentir : cette quête de perfection qui fait que vous ne vous sentez pas prêt, c’est un phénomène connu, et cela porte un nom :
Ce nom, c’est la procrastination.
Alors on peut appeler ça du perfectionnisme, du peaufinage, ou affirmer que c’est une façon de travailler…
…mais non, car vous le savez bien : la perfection n’existe pas.
Et cette peur de l’imperfection, qui vous interdit de conclure, c’est la procrastination.
Et c’est elle qui vous empêche d’avancer.
Rien à voir avec la fainéantise ou le je-m’en-foutisme !
Alors si vous êtes comme moi, vous avez sans doute cherché à y mettre fin !
Pour cela, les pistes ne manquent pas :
Les coaches anti procrastination, les « 5 routines quotidiennes », les « 7 secrets imparables pour avancer », les « 10 habitudes qui vont changer votre vie », les « 36 recettes à la poudre de Perlimpipin », et autres « mindset »…
Evidemment, tout ça c’est super sur le papier ou sur l’écran, mais en vrai ça ne marche pas !

Alors je vous livre MA technique pour être sûr de vous produire en public.
Je n’en ai qu’une seule, elle n’exige aucune volonté, et elle fonctionne à tous les coups.
Et je suis tellement sûr de moi que pour la peine cet article participe à l’événement interblogueurs « Vos secrets pour passer à l’action » de Mon Bagage Culturel, qui propose des contenus carrément géniaux pour développer sa culture générale, comme Comment se cultiver ? ou Ce qu’il faut savoir en culture générale. Et toc !
Allez, je vous dis tout.
Mon « secret » pour passer à l’action
Voici mon secret : vous fixez une date pour un passage sur scène.
Oui… et.. ?
Quoi, « et » ?
Y’a PAS de « et ».
C’est tout.
Hein ?!? C’est ÇA le truc ??? Mais c’est NUL !!!

Ha ! Ha ! Ah oui, vous croyez ça ? Et bien lisez un peu la suite :
Jules Cesar attitude & Napoleon touch
« Alea jacta est » : « les dés sont jetés »
Ce sont les mots qu’a prononcé Jules César en franchissant le Rubicon, ce fleuve qui marquait la frontière à ne pas franchir sous peine de guerre civile.
En le traversant, César brisait le retour en arrière.
Il passait à l’action, quoi qu’il en coûte.
Napoléon, dans une stratégie comparable, faisait couper les ponts derrière ses troupes, pour qu’elles n’aient pas d’autre choix que d’avancer.

Hum… Bon, pour le reste, on évitera de s’inspirer de ces deux empereurs qui n’ont pas très bien fini.
Mais leur stratégie fonctionne : ne pas rendre possible le retour en arrière.
Car ce sont les gestes radicaux qui les ont obligés à aller de l’avant.
Eh bien pour nous c’est pareil !
S’engager sans filet
C’est ce que je fais moi-même : je programme un concert.
Même si je n’ai pas encore de chansons prêtes.
Même si le spectacle est encore flou.
Et même si j’ai les chocottes.
En fixant une date, en annonçant publiquement que j’y serai, je n’ai plus de marche arrière possible.
Je dois écrire.
Je dois composer.
Je dois faire naître les chansons.
Et curieusement… ça marche.
Les idées arrivent. L’urgence devient moteur.
Le feu sacré se rallume.

La question magique
Qu’est-ce que je risque ?
Pour être sûr de n’avoir aucun regret, voilà la question à se poser avant de programmer un concert :
Quelle est la chose la plus grave que l’on risque en se lançant comme ça ?
Posez-vous la question concrètement :
Allez-y : quel est le pire scénario catastrophe que vous puissiez imaginer ?
Oublier votre texte, vous planter à la guitare, avoir les mains qui tremblent ?
Ou tout cela à la fois ? Possible.
Car des foirages, j’en ai vu quelques-uns ! Autant dans les petites scènes que dans de gros festivals : une salle vide, des problèmes de son, une extinction de voix…
Ça, c’est pour les autres, mais je peux balancer sur moi-même : un émetteur guitare qui tombe en panne totale, le multi-effet qui lâche au milieu d’une chanson, une corde qui casse, un couplet oublié, et même… le trou noir complet ! Parfois en cumulant jusqu’à 5 ou 6 galères dans un seul et même spectacle !

Et donc ? Donc ça s’est passé, et je ne regrette rien.
Et pour tout dire, ça fait partie du truc.
Le pire du pire
Mais on va aller encore plus loin.
Imaginons VOTRE galère. Votre PIRE galère possible. Imaginez-la.
Prenez quelques instants pour y penser.
Vous la tenez ?
Que va-t-il se passer ensuite ?
Quelle est la conséquence la plus grave qui puisse en découler pour vous ?
Prenez le temps de l’imaginer.
Qu’on vous siffle ou qu’on vous jette des tomates ? Non. Ce temps-là est révolu !
Le plus drôle, c’est que souvent il ne se passera rien, parce que personne ne se rend compte de rien ! Comme dit mon ami Steve : « le public n’a pas la partition ». Et la plupart du temps, il n’aura même pas vu que vous avez eu un problème (c’est presque frustrant !).

Mais bon admettons que le public se rende compte qu’il y a un gros souci.
Eh bien s’il s’en rend compte, c’est encore mieux : les gens vont mesurer le travail et admirer votre courage ! Je vous jure que c’est vrai !
Mais au pire du pire, même en admettant que vous tombiez sur le pire des publics, vous aurez quand même droit à des applaudissements polis.
Voilà. C’est ce que vous risquez. Visualisez le bien.
Et au risque de vous décevoir : non, vous n’allez pas perdre vos amis ni brûler en enfer.
Alors ? Est-ce que vous êtes prêt à affronter cela ?
Oui ? Alors…
Les actions concrètes
Assez papoté, on agit :
Quoi ? Déjà ? Mais on n’a même pas eu le temps de finir de lire l’article !
Eh bien oui, maintenant : car là, tout de suite, vous allez prendre une décision : celle de présenter votre œuvre.
Et voilà comment ça se passe.
Car vous êtes forcément dans l’un des 5 cas suivants :

Cas 1. Vous avez un répertoire complet
C’est-à dire 14 chansons (même si elles ne sont pas prêtes). Contactez une salle locale (il y en a dans toutes les villes grandes ou petites) et prenez la première date qu’on vous propose.
A défaut, proposez à vos amis qui ont une maison ou un grand appartement de faire un concert privé chez eux.
A défaut organisez ce concert privé chez vous, et contactez 20 personnes de vos proches pour les inviter.
Faites-le. Maintenant.
Cas 2. Vous avez 7-8 chansons
Faites un co-plateau avec un artiste de vos connaissances. C’est plus sympa qu’une « première partie », et de nombreuses salles locales proposent cette formule.
Proposez-le dès aujourd’hui à plusieurs artistes (même modestes) de vos connaissances.
A défaut de salle, le co-plateau se fait aussi chez des particuliers lors de concerts privés. Proposez-le à vos amis, ou même organisez-le chez vous.
Cas 3. Vous n’avez que 4 chansons
Inscrivez-vous à un plateau-découverte. De très nombreuses petites salles proposent cette option. Quatre artistes, souvent modestes, se succèdent et jouent chacun 20mn. La bienveillance et l’entr’aide y sont la règle.
Appelez les salles les plus proches de chez vous et prenez la première date qu’on vous propose.
Parallèllement, et sans attendre, proposez à vos amis d’animer une fin de repas ou un début de soirée. Prévenez-les que vous n’avez que 4 chansons, et prenez date.
Cas 4. Vous n’avez qu’une seule chanson
Inscrivez-vous à une scène ouverte. De nombreuses salles proposent cette formule : une douzaine d’artistes amateurs ou débutants se succèdent pour une seule chanson chacun, présentés par un animateur bienveillant qui saura vous mettre à l’aise. Le public (constitué des amis des artistes) est toujours amical.
Faites-le tout de suite.
Cas 5. Vous n’avez pas de chanson du tout
Quel est le prochain évènement auquel vous êtes convié ?
Un mariage, un anniversaire, un diplôme, etc. ?
Engagez-vous à offrir une chanson à la personne qui vous invite.
Pour cela, on peut vous aider : Allez lire par exemple cet article pour une chanson de mariage, ou cet article pour une chanson de Saint-Valentin. Et transposez si besoin !
Et surtout, n’attendez pas : le prochain évènement prévu est le bon : sortez votre agenda dès à présent, repérez la prochaine date et engagez-vous auprès de la personne concernée.
A vous de jouer !
Bon.
Je sais qu’à ce stade, la majorité des gens qui lisent cet article ont déjà renoncé. Ils ont trouvé des prétextes pour ne pas agir. Ils ont peut-être même arrêté de lire. C’est comme ça.
Mais VOUS, qu’est-ce que vous allez faire ?
Quelle formule avez-vous choisie ?
Allez, on ne lâche pas : on est là pour ça, non?

DITES-MOI EN COMMENTAIRE ce que vous avez choisi.
Et faites-le.
En conclusion
N’attendez pas d’être prêt pour vous engager. Cela ne vous conduirait nulle part.
Votre heure, c’est maintenant !
Parce que cela transforme la création en nécessité.
Et n’attendez plus je ne sais quelle inspiration.
L’inspiration c’est le fruit de l’action, pas l’inverse.
Moi je crois déjà en vous. Et vous ?

Croyez en vous, foncez, et
Vive la Chanson !
Merci pour cet article inspirant qui nous pousse à passer à l’action dans la bonne humeur ! Cette lecture m’a fait prendre conscience combien il est utile de se lancer et d’arrêter de réfléchir quel que soit son domaine. Il faut juste foncer et y aller !
Tu as raison : Charles De Gaulle disait : « il faut hésiter dans la réflexion, pas dans l’action » L’un ne va pas sans l’autre… et réciproquement ! 😉
Génial! Article super motivant car tous ces arguments sont valables: que peut-il nous arriver??? Pour ma part j’ai lancé la création de plusieurs séries graphiques pour m’offrir une expo, soit via la municipalité soit dans certains lieux privés.
C’est difficile de s’exposer… dans tous les sens du terme ! 😉 et le simple fait de prendre date est déjà un bel acte de courage !
Super article : un vrai plan d’action pour vaincre la procrastination et monter sur scène ! J’ai trouvé hyper inspirant le secret “fixe une date” à l’agenda – simple et radical, comme Jules César lançant ses légions. Ce passage “Alea jacta est” + couper les ponts façon Napoléon, c’est punchy et ça t’oblige à t’engager concrètement. Bravo pour ce combo pragmatisme et audace !
Merci Miren. C’est sûr qu’une fois la date prise, tu n’as plus trop le choix :il faut y aller ! 😉
Voir le pire ça aide effectivement, merci pour ce rappel. Accepter qu’au pire je vais ressentir une émotion désagréable, mais je ne vais pas en mourir 😉
Et sans action, je n’irai pas loin.
C’est fou le nombre de choses atteignables qu’on s’interdit par peur ! C’est notre peur qui devrait avoir peur de nous ! 😉
J’ai adoré cet article, plein d’humour et super punchy ! On sent l’énergie, l’expérience et l’envie de booster celles et ceux qui rêvent de monter sur scène. Ça motive vraiment à passer à l’action, sans se laisser paralyser par le doute. Merci Denis pour ce plan clair, concret et inspirant — un vrai coup de boost pour oser se lancer ! 😉
Merci Beni ! Une fois que la date est fixée, vient le temps des sueurs froides 😀 mais c’est trop tard pour reculer ! 😉
J’ai lu ton article avec attention, et ce passage m’a vraiment parlé : « Le trac est un signe que tu es vivant et que ça compte pour toi. » C’est une belle manière de dédramatiser ce stress avant la scène, et ça rend tout plus accessible. Tu expliques clairement comment passer à l’action sans se bloquer, ce qui est précieux pour beaucoup. Ton approche simple et sincère donne envie de se lancer, merci pour ça 🙂